De Zaran à Sérak

[Alea]

Alea regardait le tigre au pelage éparse et abîmé. Il y avait très peu de sang… C’était son compagnon depuis si longtemps déjà… L’un des dernier cadeaux qu’il lui restait d’Imdeo. Son regard vitreux et sa rigidité le faisait paraître encore plus laid mais elle l’aimait profondément Tant de fois déjà il l’avait aidée, le plus souvent en lui permettant une fuite rapide plutôt que par le combat pour lequel il n’était pas vraiment doué il est vrai… Encore aujourd’hui, Zaran s’était jeté entre Xatrio et elle alors qu’elle avait baissé sa garde pendant qu’elle soignait un drow mal en point. Alea avait vu l’araignée se jeter sur le pauvre animal qui n’avait rien pu faire face à ses crochets puissants. La drow n’avait rien pu faire de plus que d’emmener le tigre à l’écart pour éviter qu’il ne finisse dans le ventre de la bête. Maintenant qu’elle caressait la dépouille du félin de nombreux souvenirs lui revenaient. Tout d’abord quand elle l’avait acheté : Imdeo l’avait accompagnée et elle avait vu le regard étonné de l’éleveur de voir une jeune personne s’intéresser à un vieil elfe. Puis quand elle jeta son dévolu sur la boule de poils malingre qu’était Zaran, l’œil de l’homme s’était allumé et un sourire apparu au coin de sa bouche. Alea n’avait jamais su dire si c’était parce qu’il se réjouissait de se débarrasser du tigre chétif ou si c’est parce que finalement ce choix ne l’étonnait pas. Elle avait passé des heures ensuite à le dresser pour qu’il lui obéisse le mieux possible notamment vis-à-vis du rôle qu’elle voulait lui faire prendre dans sa vie. Elle l’avait socialisé en le présentant à diverses personnes notamment la douce Curwen. De part la nature jalouse d’Alea, Zaran avait aussi du apprendre à corriger les elfettes imprudentes.



Alea n’aurait jamais cru qu’elle réussirait à éduquer un tigre sachant qu’elle manquait cruellement d’expérience dans ce domaine. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un papa dresseur de fauves (enfin, du moins Alea ne l‘avait pas eu…).Zaran était plus qu’un animal de compagnie pour elle. Alea lui parlait et elle avait beaucoup déversé de larmes sur sa robe argentée lorsqu’Imdeo était parti. Il lui était resté fidèle tout au long de sa vie, il avait été parfait quoi qu’on puisse en dire.

Malgré le fait que ça lui déchirait son petit cœur de drow (soit un cœur où il y a peu de place…), elle devait absolument le remplacer pour pouvoir continuer à être efficace auprès des siens. C’est à regret qu’elle choisit un tigre robuste qu‘elle nomma Sérak. Ça ne faisait que peu de temps qu’elle le chevauchait mais elle savait déjà qu’il était peu sociable. Alea aimait cependant qu’il soit si différent de Zaran, comme ça elle avait moins l’impression de le trahir et elle espérait que bientôt la complicité naîtrait entre eux…

[Alea]

Alea avait pris beaucoup de retard. Elle s ‘était arrêtée en chemin pour ramasser des fleurs nécessaires à la confection de ses potions de soins et maintenant elle se devait de rejoindre Bulbi au plus vite. Alea avait du quelque peu modifier sa robe pour lui permettre de mieux chevaucher sa monture. En effet, son tigre était plus large que le précédent et sa tenue devenait ainsi plus gênante qu‘autre chose. Elle avait alors fait des fentes sur les cotés de la robe, laissant entrevoir ses jambes. Elle ne voulait plus monter comme seules ces elfettes insipides le faisaient (le style petites pestes précieuses avec les deux jambes du même côté ne servant qu’à éveiller le côté protecteur de la gente masculine) et désirait profiter de la vitesse de son compagnon. Ses bottes étaient assez résistantes pour la protéger mais ses cuisses nues pouvaient être maintenant considérées comme une faiblesse.

Le soleil se couchait, faisant luire le pelage argenté de Sérak. Son caractère était bien différent de ce qu’Alea avait connu auparavant avec Zaran. Est-ce que cela allait faire comme lorsqu’elle avait perdu Imdeo? Elle avait mis du temps à s’en remettre, et même si Kalimdor lui avait fait la cour assez rapidement après, Alea ne le considérait vraiment comme il le méritait que depuis très récemment. Alea s’aperçu alors de l’horreur (oui chez les drows, on a pas la même notion d’horreur) de ses pensées. Elle comparait. Est-ce qu’elle avait aussi comparé Imdeo et Kalimdor? Probablement que oui. Cela devait être étrange de voir cette drow filant en direction du nord ouest à dos de tigre, qui affichait un sourire désolé, presque une grimace. Les longs voyages, seule, étaient propices à ce genre de réflexions ainsi qu’aux souvenirs mélancoliques et c’est l’une des raisons qui faisaient qu’elle évitait le plus possible de s’éloigner du groupe. En temps de guerre au moins elle se concentrait sur son travail et elle n’avait pas de temps à consacrer à des réflexions stériles sur le passé.

Elle voulait développer la complicité qu’elle pourrait avoir avec son tigre. L’âge l’avait endurcie et elle ne se sentait pas capable de faire preuve de tendresse envers le nouvel arrivant. Peut-être que lui parler d’elle, de sa vie l’aiderai à se sentir plus proche de Sérak ? Elle décida soudain de faire un détour. Elle dirigeait son tigre de mieux en mieux et essaya de l’emmener dans un coin plus tranquille. Ils passèrent devant un groupe achevant un monstre agonisant et Alea entendait les clameurs d’une guerre au loin. Elle arriva enfin dans un endroit assez éloigné de toute vie Lorndornienne. Elle laissa Sérak aller jusqu’à la rivière pendant qu’elle fouillait dans ses affaires personnelles. Elle avait sorti tout ce qu’il lui restait d’Imdeo. Les lettres et surtout la pâquerette qu’il lui avait offerte (et qui est une fleur rare en ces lieux, rappelons le).



Elle avait ramené quelques branches auprès de Sérak dans le but de brûler toutes les lettres. Un petit feu de joie dans l’intimité avec quelque un de proche pour passer à autre chose. Elle se concentrait déjà pour faire appel à un petit sort d’air (une étincelle en l’occurrence) quand elle sentit quelque chose de râpeux et mouillé contre sa main droite. Elle baissa la tête et vit Sérak qui finissait de dévorer les derniers souvenirs de son amour passé. Alea resta perplexe quelques minutes. Elle n’avait jamais imaginé mettre un point final à tout cela de manière si peu romantique. Le loufoque de la situation la fit éclater de rire. Alea ne se rappelait même plus de quand elle avait rit pour la dernière fois. Sérak la dévisageait. Alea posa alors son regard sur ce qu’il lui restait des lettres d’Imdeo. Elle ne distinguait plus que les formes délavées par la bave du tigre des mots d’amour qu’il lui avait écrit. Elle jeta le tout dans la rivière et se hâta de reprendre la route. Le reste du trajet serait plus joyeux pour elle. Après tout elle avait un mariage à préparer et il était temps qu’elle y songe sérieusement.

[Alea]

A peine arrivée auprès de sa formatrice, Alea dut repartir. En effet, on lui avait confié une nouvelle responsabilité au sein du clan et elle se devait de superviser dorénavant les diplomates envoyés à la rencontre des autres clans. Comme à son habitude, elle se mit à laisser ses pensées vagabonder. Après une bonne heure à tergiverser sur la conduite à tenir à propos de sa nouvelle fonction, elle passa à un sujet beaucoup plus divertissant. Caressant machinalement la fourrure de Sérak pour lui intimer l’ordre de ralentir un peu, Alea songea, donc, à ce qu’elle pourrait organiser pour son enterrement de vie de jeune fille. Torturer des undeads asservis par les drows ? Organiser une chasse au gnome ? Lécher Gottlieb, recouvert de gâteau ? (c’est lui qui a proposé, hein! Alea est, bien entendu, innocente quant à cette initiative) …

Encore toute amusée de ses idées, Alea remarqua à peine que son tigre s’était arrêté. Ils se trouvaient tout près d’un chemin escarpé et peu usité. Alea fut alors contrainte de descendre de Sérak et de continuer à pieds, guidant l’imposant félin par la bride. La progression était de ce fait assez lente et Alea commençait à s’impatienter. C’est alors qu’elle vit à sa gauche en contre bas, deux yeux jaunes et luisants qui l’observaient. La bête était dissimulée dans les fourrées et Alea ne pouvait pas évaluer sa taille ni sa nature mais elle remarqua, cependant, que même Sérak était devenu nerveux. Le cœur de la drow bondit dans sa poitrine. Se pouvait-il que cela soit un loup-garou ayant échappé à l’éradication de sa race ?

Bien que soigneuse, Elle avait déjà achevé un de ces monstres en en avait gardé pour preuve une dent. Mais elle avait subi peu après l’attaque sauvage d’un autre loup, devenant elle-même une belette-garou. Elle se souvint de cette période où son âme était prisonnière dans ce corps étranger. Elle pouvait voir tout ce qu’il se passait, impuissante. Au début elle avait essayé de résister, de pousser sa volonté pour lutter contre le garou qu’elle était, mais ça avait été peine perdue. Puis elle avait ressenti cette impression de puissance, le goût du sang, la fureur. Loin de continuer à lutter pour redevenir celle qu‘elle avait été, elle avait elle-même fait ressortir sa sauvagerie, encourageant le garou à déchiqueter les elfes sur son passage, à griffer, mordre, dépecer … Il n’y avait plus d’alliés ni même d’amis. Si de valeureux héros ne l’avaient pas sortie rapidement de cet état, Alea y aurait certainement perdu la raison. Déjà elle n’était plus la même et il lui avait fallu un moment pour tuer de nouveau. Elle s’était alors consacrée entièrement aux soins qu’elle pouvait prodiguer. Encore maintenant, il lui arrivait de ressentir tout le pouvoir qui avait été en se possession Cela avait été une expérience riche en enseignements, certes, mais aussi quelque chose de très éprouvant.

Et Alea ne souhaitais certainement pas la revivre. Aussi elle se devait de réfléchir vite au moyen de se soustraire au regard qui pesait sur elle. La drow ne désirait même pas savoir si c’était bien ce qu’elle craignait, ni si elle pouvait l’affronter seule maintenant qu’elle était plus forte. Elle évalua la distance qui la séparait d’un terrain à nouveau praticable. Une fois sur Sérak, elle pourrait regagner un endroit plus sur au plus vite. Elle poussa le tigre tout en évitant de regarder en arrière. La fuite n’était certainement pas le moyen le plus digne de s’en sortir mais il est des situations où c’est le moyen qui permet le mieux de s’en tirer sain et sauf (et rappelons le, Alea a un enterrement de jeune fille à préparer).

[Alea]

Alea était nerveuse. Ses nouvelles fonctions au sein du clan et l’attaque du château Drow par la crypte l’avaient beaucoup occupée et lui avaient fait oublier à quel point la date du mariage était proche. Mais ce matin-là, sa robe avait enfin été terminée et cette nouvelle la plongea dans l’abîme de questionnements venant habituellement à l’esprit d’une future mariée. Du moins c’est-ce qu’elle préférait se dire pour calmer son anxiété. Elle avait soigneusement posé la robe près de sa couche. Le tissu était d’un blanc presque lumineux, son éclat étant renforcé par le teint mat de la jeune drow.

Sérak était allongé au sol, somnolant. Simple conséquence du repas copieux qu’il venait de faire d’un animal quelconque, ou peut-être bien les restes d’un vieux gnome au vu du bouton doré qu’il venait de recracher péniblement. Ce tigre mangeait vraiment n’importe quoi… Alea alla alors s’asseoir auprès de lui, se lovant tout contre le fauve. C’était une attitude qu’elle avait maintes fois adoptée avec Zaran et qui lui apportait sécurité et réconfort dans les moments de doute et de démotivation que traversaient parfois la drow.

Ses mots sortaient dans un murmure presque inaudible. Des questions qui ne s’adressaient pas vraiment au tigre.
« Va-t-il me considérer comme acquise? En ce moment il reste galant, protecteur, respectueux, mais ne va-t-il pas changer quand nous serons mariés? »
Plus que l’horreur (la définition de l’horreur drowesque a été abordée précédemment ) d’avoir à ses côtés un mari bedonnant et peu enclin à l’effort à la place du chevalier servant qu’était le séduisant Kalimdor, elle craignait de devoir abandonner les responsabilités qui lui avaient été confiées ainsi que sa relative indépendance pour devenir l’intendante d’une famille. Attendait-il d’elle qu’elle se sacrifie pour lui donner toute une ribambelle de petits elfes noirs dont il faudrait qu’elle s’occupe ? Pire encore, il voulait peut-être d’une parfaite petite femme d’intérieur!
Alea eut alors un petit rire espiègle.
Comment Kalimdor aurait pu s’attendre ne serait-ce qu’un instant à ça après avoir fréquenté si longtemps sa fiancée? C’était plutôt lui qui devait se demander à quelle sauce il allait être mangé. Depuis quand la société drow laissait la part belle aux mâles ? Alea avait fréquenté les elfes trop longtemps pour avoir eu de telles pensées…

Le sourire de la drow s’effaça quand elle dut affronter la pensée de la nuit de noce. Ce n’était évidemment pas l’idée de découvrir le corps de son fiancé qui la stressait le plus, puisque son statut d’infirmière avait fait qu’elle avait vu de nombreux corps dénudés (et tripoté les susdits corps plus qu’à son tour diraient certaines mauvaises langues…). Bien que quelques rumeurs courraient sur les multiples amants qu’Alea avait pu avoir, elle avait toujours veillé à garder ses distances et à rester dans les limites du simple flirt. Elle avait toujours préciser à Imdeo qu’elle n’irait pas plus loin avec lui avant le mariage et elle avait su rester ferme même quand il lui avait proposé de faire un enfant (Il perdait pas le nord, celui-là). Mais ce n’était pas non plus le sexe par lui-même qui l’effrayait puisque le Lorndor était un endroit fréquenté par de nombreux violeurs (le nombre de personnes qui sont issues d’un viol dans ce pays est hallucinant: il y en a presque autant que les fils de rois et les magiciens surpuissants…) et elle avait malheureusement assisté quelques fois à ce spectacle horrible (surtout pour les buissons). Non, elle ne savait tout simplement pas comment se comporter dans une situation avec du sexe ET de l’amour. Et c’est pas l’éducation qu’elle avait reçu de Bulbi qui pouvait l’aider… Elle avait bien sur des attentes mais elle ne savait pas si Kalimdor le comprendrait. Etait-ce trop d’espérer qu’il la déshabille doucement, délicatement, en prenant tout son temps ? Elle voulait qu’il la caresse, qu’il apprécie le moment à sa juste valeur, sans précipitations. La jeune drow fit alors glisser son regard en direction de la robe. C’est même en partie pour cela qu’elle avait fait rajouter les multiples rubans et froufrous à l’ouvrage déjà compliqué. Le temps que Kalimdor arrive à lui retirer sa robe, elle aura en partie eu ce qu’elle voulait (et oui la drow est par définition machiavélique et c’est pas Imdeo qui pourrait dire le contraire étant donné le temps qu’il a mis à récupérer un seul des trois cadenas enchantés dont elle avait paré sa robe) mais ça ne la consolait pas vraiment. Elle ne pouvait qu’attendre voire en parler à son fiancé.

Alea entendit des clameurs s’élever dans le camps drow et elle passa la tête à l’extérieur. Il était temps qu’elle reprenne le travail. Elle adressa un sourire à Sérak en remerciement de l’aide qu’il lui avait apportée et sortit à la rencontre du nouvel arrivant.

[Alea]

Elle l’avait croisé. Elle s’était réveillée au royaume elfe non loin de lui et elle avait dû passer devant lui pour poursuivre son chemin. Elle n’avait pas su comment agir tout d’abord. Puis s’approchant prudemment de lui, elle lui offrit une des violettes qui commençaient à joncher le sol du Lorndor en cette saison. Elle se fendit même d’un sourire. Mais il la regarda comme si elle était une étrangère. Il avait été si froid et tellement indifférent. Elle grimpa alors sur sa monture et fila vers le nord, n’attendant même pas de voir si il jetterai la fleur. Elle pressa son tigre, lui demandant une allure de plus en plus vive. Elle sentait le vent glacé sur son visage, balayant ses larmes. Les gens alentours devaient voir en elle une furie allant à toute allure en direction du royaume gnome. Ils s’écartaient d’ailleurs prestement d’elle et aucun n’aurait pu dire qui elle était vraiment, la seule chose leur restant de son passage furtif étant le souvenir d’une longue chevelure dans laquelle le vent jouait.

Comment avait-elle pu être si idiote ? Comment avait-elle pu croire qu’il resterai quelque chose de leur histoire ? Elle ne pensait pas à des sentiments amoureux, elle avait tiré une croix dessus depuis bien longtemps déjà mais elle aurait voulu conserver une certaine complicité. Ils avaient réglé leurs comptes il y avait de cela quelques mois. Ils en étaient même venus aux mains la dernière fois. Et pas qu’un peu. Il l’avait presque laissée pour morte. Quelle idiote! Elle s’en voulait d’avoir pu penser une seule seconde qu’il ne ferai pas comme s’il ne s’était rien passé. Idiote! Idiote!

Elle se sentait envahie par cette même rage qu’elle avait ressentie des lunes auparavant alors qu’elle était devenue un monstre. Lorsqu’elle descendit de sa monture, à son arrivée en territoire gnome, elle se dirigea directement vers un de ses « frères » . Il était en sang et un gnome agonisait à ses pieds. Elle commença alors à se concentrer et lança toute sa colère sur le gnome qui ne survécut pas. C’est alors qu’elle se tourna vers son « frère » sidéré encore par cet accès de violence inhabituelle de sa part à elle, et qu’elle commença à panser ses blessures. Elle n’avait pas cherché à connaître quoi que ce soit de sa victime. Elle s’en était juste servie comme d’un moyen d’évacuer sa fureur. Et ce ne fut pas le dernier gnome à en pâtir.

Est-ce qu’il avait fait d’elle cette personne sans pitié? Ou est-ce qu’il avait juste libéré ce qu’elle était vraiment ?…

[Alea]

Alea avait essayé sa robe de mariée et avait pris conscience qu’elle ne pourrait pas s’avancer devant ses frères et sœurs pour épouser Kalimdor. Tout simplement parce qu’elle ne l’aimait pas. Elle avait énormément de respect pour lui, de l’amitié, de la tendresse mais rien de plus. Elle ne pouvait pas se résoudre à l’épouser. Que faire ? Comment lui dire ?
Elle ramassa ses affaires en vitesse et se prépara à quitter les lieux discrètement quand elle se rendit compte de combien cette manière de faire était lâche.
Elle se posa , alors et se mit à écrire une lettre à son fiancé:

« Cher Kalimdor,

Je ne sais comment trouver les mots adéquats pour ce que j’ai à t’annoncer… Je ne sais même pas par quoi commencer.
Il se trouve que je me sens prisonnière et que je me suis rendue compte que je vais à l’encontre de mes désirs. Je ne peux pas t’épouser.
Je sais que rien de ce que je t’écrirai maintenant ,de ce que j’essaierai de te dire, ne rendra le fait que je rompe nos fiançailles plus facile.
J’espère que tu me pardonnera un jour.
Ne m’en veux pas,

Alea. »

La drow prit la robe, la lettre tout juste écrite et sa bague de fiançailles et alla à pas de loup les déposer dans la chambre de Kalimdor.
Elle n’avait pas le courage de faire plus.

Alea enfila sa cape, attacha les effets personnels qu’elle avait réunis un peu plus tôt sur Sérak, et après avoir grimpé sur le tigre, lui intima l’ordre de filer loin de l’emplacement de son désormais, ancien clan.

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